Comme promis dans les dernières
nouvelles du chantier, le rythme s’est un peu calmé, et surtout nous avons
entamé des travaux “annexes” qui – l’air de rien – prennent pas mal de temps. Une
solution technique a enfin été trouvée avec Ores et nous avons pu la mettre en
œuvre, ce qui fait que nous avons à
nouveau de l’électricité sur le chantier ! ! ! Pour ceux qui
n’auraient pas suivi, le différentiel d’entrée de ligne (avant le compteur donc)
avait rendu son dernier souffle sous les pluies diluviennes de la fin d’été
belge. À ce moment-là, le toit était parti faire une promenade, et la
protection mise en place n’a pas suffi à contenir les ruissellements à
répétition sur le mur. L’installation a donc pris l’eau par l’arrière, et ce
qui devait arriver arriva : KRZZZZKKRRZZZ-BROUF… un petit feu de plastique
et la fin de notre installation électrique. Impossible de réparer puisque ça se
passe avant le compteur, donc tout est plombé et il faut faire appel à Ores.
Nous avons donc fait appel à Ores
avec dans l’idée de faire simple et définitif : on déplace le compteur
dans le futur hall et on rebranche tout. Sauf que.
Sauf que le branchement
électrique de notre voisin Alain passait également sur notre façade, et
qu’étant donnée la présence d’une baie vitrée sur toute la hauteur de la
maison, ça ne pouvait plus être le cas dans la solution future. Il a fallu
trois mois d’intense acharnement, plus de 6h au bout du fil avec Ores et tout
de même quelques travaux pour enfin voir revenir la fée électricité en notre
logis.
La solution était donc de
déplacer le branchement tout à gauche de la maison, puis de faire descendre le
câble le long de la façade à côté du conduit de gouttière, de le faire entrer
dans une tranchée et de le faire courir tout du long jusqu’à le faire entrer
dans la maison, juste à côté de la porte d’entrée. Easy game ! Quant à
Alain, il peut être raccordé en direct du poteau. Tout ça pour ça.
De notre point de vue,
l’opération consiste donc à creuser une tranchée de 60cm de profondeur le long
de la façade, percer un trou dans le mur, faire rentrer une gaine de 110mm dans
la maison, construire un coffret électrique et préparer tout le boulot pour
qu’Ores puisse venir nous raccorder.
Oh la belle tranchée ! |
Face à ce genre de petits défis,
on est à nouveau très très contents d’avoir une mini-pelle (qui va beaucoup
mieux depuis l’appoint d’huile hydraulique, merci pour elle). Mais même bien
armé, ce n’est pas une sinécure, parce que tout ça est évidemment plein de grosses
pierres bien enchâssées dans l’argile et qu’il faut passer à travers un
escalier en béton.
C’est l’occasion de maudire
encore un peu plus Ores, puisque si on avait pu avoir une décision un peu plus
tôt, je ne me serais pas retrouvé fin
novembre à creuser dans la boue et le froid, arc-bouté sur ma barre à mine,
cramponné à ma disqueuse et secoué par mon marteau-piqueur.
Une fois la tranchée creusée, il
faut aussi faire le trou à l’intérieur pour assurer le passage de la gaine. Et
c’est là que les romains s’empoignent sérieusement. Si vous avez suivi, la
tranchée est à -60 à l’extérieur. Mais comme il y a (enfin, il y avait,
puisqu’après 2 jours de secousses acharnées, l’escalier n’est plus qu’un
souvenir) 3 marches et environ 55cm. Un petit calcul rapide nous amène à la
nécessité de creuser à 115cm à l’intérieur. Je mesure mon bras : 83cm du
creux de l’aisselle au bout du majeur. Ça se finit donc à la truelle, tête à
l’envers, le sternum enfoncé par le bord tranchant du gouffre et le bras d’appui
tremblant. Le mètre est formel : 115cm au fond. Chouette.
Maintenant on reprend le titre du
blog et on joue un peu avec… yakapercer le trou. Aaah, que c’est beau les
maisons en pierres… Tous ces gros moellons solides à la cohésion parfaite.
Couché dans la tranchée avec le Hilti qui pèse un âne mort, je me dis qu’on
aurait mieux fait d’acheter une biêsse maison en briques. Une fois qu’on a
déchaussé une pierre, il faut la faire sortir, mais elle est toujours bloquée
par une autre, elle-même bloquée par sa voisine. L’enfer. Il me faudra une
matinée entière pour faire un pauvre trou. Gros piqueur, petit burineur, barre
à mine, pied de biche, doigts, Leatherman, tout y est passé mais la lumière est
au bout du tunnel !
La lumière... un grand moment d'émotion ! |
Après ça, il n’y plus qu’à
cimenter le bas du mur avec un mélange mortier-compaktuna. Dans un premier
temps, on prend du « sable de rivière » comme indiqué sur le
compaktuna, mais c’est l’horreur. Les pieds dans la boue, on essaie tant bien
que mal de faire tenir ce putain de truc sur le mur, mais y’a pas à tortiller,
ça marche juste pas. Là, je suis à deux doigts de rentrer à la maison pour
aller me coucher dans le canap’ et mater une série bien au chaud, parce que
franchement, la vie dans les tranchées, ça craint. Même en 2014.
Heureusement, le passage au sable
jaune améliore très nettement la donne, et en presque deux temps trois
mouvements, nous avons un mur cimenté et on a récupéré le mélange « sable
de rivière » pour faire une pente clean dans le fond de la tranchée, là où
passera le drain. Plus qu’à appliquer l’émulsion bitumeuse (mmmmh) pour rendre
tout ça étanche.
Là-dessus, Fabian Lesceu vient
faire le branchement à la terre et préparer le tableau électrique pour
certification, et le 2 décembre, nous avons rendez-vous avec Ores pour le
branchement. YOUPIE !
Ce jour-là, je suis en formation
au boulot, donc impossible d’être sur place, c’est Jo qui se coltine les
branquignolles mandatés par Ores pour faire le boulot. Car oui, ce sont des
sous-traitants, et oui, ce sont des branquignolles.
Ça commence par un coup de fil
surréaliste, où le gars me dit (à moi qui suis donc à Bruxelles) qu’ils sont
sur chantier, et qu’ils voudraient savoir ce qu’il faut faire.
- Ah non…
- Mais normalement, vous deviez appeler Jo au moins 20 minutes avant d’arriver… Du coup elle n’est pas là
- Ah, moi on m’a juste donné votre numéro
- Bon, ben je vais tenter de vous expliquer par téléphone…
Puis il y a l’échafaudage de CB
toitures qui est « dans le chemin » (comprendre : parfaitement
placé pour effectuer le boulot). Vous comprenez bien, nous ne pouvons pas
monter sur un échafaudage qui n’est pas à nous. Donc voilà, il va falloir qu’on
revienne.
Je bouillonne en lisant les SMS
qui m’arrivent du chantier, et j’envoie illico un message à CB Toitures pour
leur dire qu’il faudra qu’ils bougent leur échafaudage. Par chance, ils sont
dans le coin et 20 minutes plus tard, ils sont sur chantier.
Sauf qu’évidemment, les gars
d’Ores (qui travaillent entre-temps sur le branchement d’Alain) « ont
perdu trop de temps » et disent qu’ils ne peuvent plus faire le boulot
aujourd’hui. Bisque bisque rage. Heureusement, Alain n’est pas d’humeur à les
laisser nous chier dans les bottes, et après quelques échanges – semble-t-il –
enflammés, ils finissent par s’y mettre.
Comme on ne leur a rien expliqué,
le type débranche l’ancien branchement et passe à deux doigts de rôtir sur
place… L’arc électrique est impressionnant, mais il s’en sort avec plus de peur
que de mal
- Qui aurait débranché ?
- Ben… Ores
- C’est-à-dire ? Vous ? Est-ce que vous avez débranché ?+
Putain, les mecs se pointent sur un
chantier et ne savent même pas ce qui est encore branché ou non. Et plutôt que
de tester « pour voir », ils y vont franco sans se poser de
questions. Avec des méthodes de travail pareilles, c’est un miracle qu’il n’y
ait pas plus d’agents grillés chaque année…
Enfin soit… ils ont torché le
boulot comme des sauvages (le câble est tout châlé le long de la façade, la
protection mécanique est tordue,…) mais au moins on a de l’électricité !
Et ça, c’est une putain de bonne nouvelle.
Il est pas beau not' nouveau tableau ? |
Du coup, on profite des jours suivants
pour appliquer le Dipex. On a choisi ce produit pour l’étanchéité des
fondations parce qu’il a l’avantage de pouvoir être appliqué sur un mortier
humide. Les trucs genre Sika Igol Fondations doivent s’appliquer sur un mortier
de 28 jours au moins. Autant dire qu’on n’a pas franchement envie de laisser
nos fondations à nu pendant 28 jours d’hiver. Normalement, l’application du
Dipex doit se faire quand il fait plus chaud, mais on ne va pas attendre que ça
se réchauffe…). Je creuse aussi une petite tranchée vers l’annexe pour enfin
rétablir le courant (et donc la lumière !) dans l’atelier. Houra, fêtons
ça avec des Aïki Noodles bien chaudes !
Hop, une tranchée "vite fait" à travers 5 mètres de béton... :( |
Mais quand c'est fait, on est vachement content ! |
Et le toit, me direz-vous. Eh
bien pendant ce temps-là, le toit n’avance pas beaucoup. En fait, le
fournisseur d’ardoises (Cupa) est en rupture de stock, et on attend la
livraison, qui tarde, tarde et tarde encore. La bonne nouvelle, c’est qu’ils
sont en rupture de stock sur les Cupa Excellence 2, c’est-à-dire le top du top
en matière d’ardoises naturelles espagnoles. Donc on attend plus ou moins
patiemment jusqu’à la fin de la semaine passée où – miracle – des palettes
débarquent devant la maison.
Ça ardoise sec à Bossière |
Et de l'autre côté aussi ! |
Manque quelques photos du toit terminé...
Le boulot recommence, et à l’heure
d’écrire ces lignes, l’ardoisage est terminé ! Ça y est, nous avons un
toit, et il est franchement magnifique. Il reste évidemment encore quelques
petites chipotages à faire, comme les descentes de gouttière, les derniers
entraits, quelques schlecks, l’une ou l’autre brique de ragréage,… mais grosso
modo, c’est FAIT !
Sinon, au rayon des petites
nouvelles juste comme ça, le chat a été déporté il y a deux semaines. À force
de gratter dans sa litière comme s’il creusait un tunnel jusqu’en
Nouvelle-Zélande, il avait déjà écopé de l’enfermement de nuit dans le hall d’entrée.
Mais à force de gratter comme un gitan sur la porte, il a épuisé notre
patience, alors on la foutu dehors. Mais le problème des portes, c’est qu’elles
ont aussi une face dehors sur laquelle on peut gratter. Donc on en a eu
carrément marre et on l’a déporté en Sibérie. À Bossière pour être plus précis.
On lui a dit « pars devant, on arrive », mais on est pas sûr qu’il
ait vraiment compris. On verra bien.
Les moutons sont – eux – passés au
foin et transforment lentement mais sûrement notre jardin en un grand carré de
boue. Ils sont aidés dans leur tâche par une petite tribu de taupes géantes qui
ont élu domicile sous notre gazon fort peu anglais. On finira sans doute le travail
au motoculteur, à la mini-pelle ou à la charrue, mais comme nous l’avons déjà
répété souvent sur ce chantier : tous les coups de main sont les
bienvenus.
Allez, hop, ce week-end on rebouche la tranchée, puis on reprend où on en était... Calage et chaînage des gîtes du grenier, puis démolition des planchers et murs intérieurs !
Allez, hop, ce week-end on rebouche la tranchée, puis on reprend où on en était... Calage et chaînage des gîtes du grenier, puis démolition des planchers et murs intérieurs !
Aucun commentaire :
Si vous faisiez un commentaire ?
Moi, j'aime bien les commentaires... ça me donne un peu l'impression d'être lu, ce qui est agréable de temps en temps. Laissez-en un, ça me fera plaisir !