vendredi 12 décembre 2014

C’est l’hiver !



Comme promis dans les dernières nouvelles du chantier, le rythme s’est un peu calmé, et surtout nous avons entamé des travaux “annexes” qui – l’air de rien – prennent pas mal de temps. Une solution technique a enfin été trouvée avec Ores et nous avons pu la mettre en œuvre, ce qui fait que nous avons à nouveau de l’électricité sur le chantier ! ! ! Pour ceux qui n’auraient pas suivi, le différentiel d’entrée de ligne (avant le compteur donc) avait rendu son dernier souffle sous les pluies diluviennes de la fin d’été belge. À ce moment-là, le toit était parti faire une promenade, et la protection mise en place n’a pas suffi à contenir les ruissellements à répétition sur le mur. L’installation a donc pris l’eau par l’arrière, et ce qui devait arriver arriva : KRZZZZKKRRZZZ-BROUF… un petit feu de plastique et la fin de notre installation électrique. Impossible de réparer puisque ça se passe avant le compteur, donc tout est plombé et il faut faire appel à Ores. 

Nous avons donc fait appel à Ores avec dans l’idée de faire simple et définitif : on déplace le compteur dans le futur hall et on rebranche tout. Sauf que.

Sauf que le branchement électrique de notre voisin Alain passait également sur notre façade, et qu’étant donnée la présence d’une baie vitrée sur toute la hauteur de la maison, ça ne pouvait plus être le cas dans la solution future. Il a fallu trois mois d’intense acharnement, plus de 6h au bout du fil avec Ores et tout de même quelques travaux pour enfin voir revenir la fée électricité en notre logis.
La solution était donc de déplacer le branchement tout à gauche de la maison, puis de faire descendre le câble le long de la façade à côté du conduit de gouttière, de le faire entrer dans une tranchée et de le faire courir tout du long jusqu’à le faire entrer dans la maison, juste à côté de la porte d’entrée. Easy game ! Quant à Alain, il peut être raccordé en direct du poteau. Tout ça pour ça.

De notre point de vue, l’opération consiste donc à creuser une tranchée de 60cm de profondeur le long de la façade, percer un trou dans le mur, faire rentrer une gaine de 110mm dans la maison, construire un coffret électrique et préparer tout le boulot pour qu’Ores puisse venir nous raccorder.


Oh la belle tranchée !

Face à ce genre de petits défis, on est à nouveau très très contents d’avoir une mini-pelle (qui va beaucoup mieux depuis l’appoint d’huile hydraulique, merci pour elle). Mais même bien armé, ce n’est pas une sinécure, parce que tout ça est évidemment plein de grosses pierres bien enchâssées dans l’argile et qu’il faut passer à travers un escalier en béton.



C’est l’occasion de maudire encore un peu plus Ores, puisque si on avait pu avoir une décision un peu plus tôt,  je ne me serais pas retrouvé fin novembre à creuser dans la boue et le froid, arc-bouté sur ma barre à mine, cramponné à ma disqueuse et secoué par mon marteau-piqueur.

Une fois la tranchée creusée, il faut aussi faire le trou à l’intérieur pour assurer le passage de la gaine. Et c’est là que les romains s’empoignent sérieusement. Si vous avez suivi, la tranchée est à -60 à l’extérieur. Mais comme il y a (enfin, il y avait, puisqu’après 2 jours de secousses acharnées, l’escalier n’est plus qu’un souvenir) 3 marches et environ 55cm. Un petit calcul rapide nous amène à la nécessité de creuser à 115cm à l’intérieur. Je mesure mon bras : 83cm du creux de l’aisselle au bout du majeur. Ça se finit donc à la truelle, tête à l’envers, le sternum enfoncé par le bord tranchant du gouffre et le bras d’appui tremblant. Le mètre est formel : 115cm au fond. Chouette.

Maintenant on reprend le titre du blog et on joue un peu avec… yakapercer le trou. Aaah, que c’est beau les maisons en pierres… Tous ces gros moellons solides à la cohésion parfaite. Couché dans la tranchée avec le Hilti qui pèse un âne mort, je me dis qu’on aurait mieux fait d’acheter une biêsse maison en briques. Une fois qu’on a déchaussé une pierre, il faut la faire sortir, mais elle est toujours bloquée par une autre, elle-même bloquée par sa voisine. L’enfer. Il me faudra une matinée entière pour faire un pauvre trou. Gros piqueur, petit burineur, barre à mine, pied de biche, doigts, Leatherman, tout y est passé mais la lumière est au bout du tunnel ! 

La lumière... un grand moment d'émotion !
Après ça, il n’y plus qu’à cimenter le bas du mur avec un mélange mortier-compaktuna. Dans un premier temps, on prend du « sable de rivière » comme indiqué sur le compaktuna, mais c’est l’horreur. Les pieds dans la boue, on essaie tant bien que mal de faire tenir ce putain de truc sur le mur, mais y’a pas à tortiller, ça marche juste pas. Là, je suis à deux doigts de rentrer à la maison pour aller me coucher dans le canap’ et mater une série bien au chaud, parce que franchement, la vie dans les tranchées, ça craint. Même en 2014.

Heureusement, le passage au sable jaune améliore très nettement la donne, et en presque deux temps trois mouvements, nous avons un mur cimenté et on a récupéré le mélange « sable de rivière » pour faire une pente clean dans le fond de la tranchée, là où passera le drain. Plus qu’à appliquer l’émulsion bitumeuse (mmmmh) pour rendre tout ça étanche.



Là-dessus, Fabian Lesceu vient faire le branchement à la terre et préparer le tableau électrique pour certification, et le 2 décembre, nous avons rendez-vous avec Ores pour le branchement. YOUPIE !
Ce jour-là, je suis en formation au boulot, donc impossible d’être sur place, c’est Jo qui se coltine les branquignolles mandatés par Ores pour faire le boulot. Car oui, ce sont des sous-traitants, et oui, ce sont des branquignolles.

Ça commence par un coup de fil surréaliste, où le gars me dit (à moi qui suis donc à Bruxelles) qu’ils sont sur chantier, et qu’ils voudraient savoir ce qu’il faut faire. 

-          Vous n’avez pas reçu d’instructions d’Ores 
-          Ah non… 
-          Mais normalement, vous deviez appeler Jo au moins 20 minutes avant d’arriver… Du coup elle n’est pas là 
-          Ah, moi on m’a juste donné votre numéro 
-          Bon, ben je vais tenter de vous expliquer par téléphone…

Puis il y a l’échafaudage de CB toitures qui est « dans le chemin » (comprendre : parfaitement placé pour effectuer le boulot). Vous comprenez bien, nous ne pouvons pas monter sur un échafaudage qui n’est pas à nous. Donc voilà, il va falloir qu’on revienne.

Je bouillonne en lisant les SMS qui m’arrivent du chantier, et j’envoie illico un message à CB Toitures pour leur dire qu’il faudra qu’ils bougent leur échafaudage. Par chance, ils sont dans le coin et 20 minutes plus tard, ils sont sur chantier. 

Sauf qu’évidemment, les gars d’Ores (qui travaillent entre-temps sur le branchement d’Alain) « ont perdu trop de temps » et disent qu’ils ne peuvent plus faire le boulot aujourd’hui. Bisque bisque rage. Heureusement, Alain n’est pas d’humeur à les laisser nous chier dans les bottes, et après quelques échanges – semble-t-il – enflammés, ils finissent par s’y mettre.
Comme on ne leur a rien expliqué, le type débranche l’ancien branchement et passe à deux doigts de rôtir sur place… L’arc électrique est impressionnant, mais il s’en sort avec plus de peur que de mal

-          On n’a pas débranché ? 
-          Qui aurait débranché ? 
-          Ben… Ores 
-          C’est-à-dire ? Vous ? Est-ce que vous avez débranché ?+

Putain, les mecs se pointent sur un chantier et ne savent même pas ce qui est encore branché ou non. Et plutôt que de tester « pour voir », ils y vont franco sans se poser de questions. Avec des méthodes de travail pareilles, c’est un miracle qu’il n’y ait pas plus d’agents grillés chaque année…
Enfin soit… ils ont torché le boulot comme des sauvages (le câble est tout châlé le long de la façade, la protection mécanique est tordue,…) mais au moins on a de l’électricité ! Et ça, c’est une putain de bonne nouvelle.

Il est pas beau not' nouveau tableau ?
Du coup, on profite des jours suivants pour appliquer le Dipex. On a choisi ce produit pour l’étanchéité des fondations parce qu’il a l’avantage de pouvoir être appliqué sur un mortier humide. Les trucs genre Sika Igol Fondations doivent s’appliquer sur un mortier de 28 jours au moins. Autant dire qu’on n’a pas franchement envie de laisser nos fondations à nu pendant 28 jours d’hiver. Normalement, l’application du Dipex doit se faire quand il fait plus chaud, mais on ne va pas attendre que ça se réchauffe…). Je creuse aussi une petite tranchée vers l’annexe pour enfin rétablir le courant (et donc la lumière !) dans l’atelier. Houra, fêtons ça avec des Aïki Noodles bien chaudes !

Hop, une tranchée "vite fait" à travers 5 mètres de béton... :(
Mais quand c'est fait, on est vachement content !
Et le toit, me direz-vous. Eh bien pendant ce temps-là, le toit n’avance pas beaucoup. En fait, le fournisseur d’ardoises (Cupa) est en rupture de stock, et on attend la livraison, qui tarde, tarde et tarde encore. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont en rupture de stock sur les Cupa Excellence 2, c’est-à-dire le top du top en matière d’ardoises naturelles espagnoles. Donc on attend plus ou moins patiemment jusqu’à la fin de la semaine passée où – miracle – des palettes débarquent devant la maison.

Ça ardoise sec à Bossière

Et de l'autre côté aussi !
Manque quelques photos du toit terminé...

Le boulot recommence, et à l’heure d’écrire ces lignes, l’ardoisage est terminé ! Ça y est, nous avons un toit, et il est franchement magnifique. Il reste évidemment encore quelques petites chipotages à faire, comme les descentes de gouttière, les derniers entraits, quelques schlecks, l’une ou l’autre brique de ragréage,… mais grosso modo, c’est FAIT !

Sinon, au rayon des petites nouvelles juste comme ça, le chat a été déporté il y a deux semaines. À force de gratter dans sa litière comme s’il creusait un tunnel jusqu’en Nouvelle-Zélande, il avait déjà écopé de l’enfermement de nuit dans le hall d’entrée. Mais à force de gratter comme un gitan sur la porte, il a épuisé notre patience, alors on la foutu dehors. Mais le problème des portes, c’est qu’elles ont aussi une face dehors sur laquelle on peut gratter. Donc on en a eu carrément marre et on l’a déporté en Sibérie. À Bossière pour être plus précis. On lui a dit « pars devant, on arrive », mais on est pas sûr qu’il ait vraiment compris. On verra bien.

Les moutons sont – eux – passés au foin et transforment lentement mais sûrement notre jardin en un grand carré de boue. Ils sont aidés dans leur tâche par une petite tribu de taupes géantes qui ont élu domicile sous notre gazon fort peu anglais. On finira sans doute le travail au motoculteur, à la mini-pelle ou à la charrue, mais comme nous l’avons déjà répété souvent sur ce chantier : tous les coups de main sont les bienvenus.

Allez, hop, ce week-end on rebouche la tranchée, puis on reprend où on en était... Calage et chaînage des gîtes du grenier, puis démolition des planchers et murs intérieurs ! 

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